Sikkim
She Yün ancre son action dans les spécificités sikkimaises
Le Sikkim est un ancien royaume qui s’est rattaché à l’Inde en 1975 en tant que 22e État, à la suite d’un référendum qui a abouti à l’abolition de la monarchie héréditaire.
Bien que deux tiers des habitants du Sikkim soient d’origine népalaise, sa population présente une grande diversité ethnique : treize ethnies différentes, principalement représentées par des ethnies autochtones himalayennes d’origine sino-tibétaine (Bhutia, Lepcha, Limbu). On identifie plus de dix-huit langues parlées au Sikkim dont essentiellement trois sont véhiculaires : l’anglais et l’hindi ainsi que le népalais. Le système éducatif sikkimais tente dès lors de trouver un équilibre entre ‘valorisation des identités ethniques’ et ‘nécessité de disposer d’un socle linguistique commun’. Dans la pratique, « la langue d’enseignement à travers le Sikkim reste d’abord l’anglais, puis le népalais et l’hindi… »1, les autres langues étant surtout valorisées dans le cadre d’événements scolaires publics.
Les appartenances religieuses sont également diversifiées : les plus importantes concernent l’hindouisme (60%) et le bouddhisme (29%) ; musulmans, sikhs et autres restent minoritaires.
Par ailleurs, le Sikkim est un État himalayen, et donc essentiellement montagneux. Il en résulte un relatif isolement géographique de certaines communautés, généralement vulnérables et défavorisées. Outre la diversité ethnique et religieuse, la population sikkimaise est dès lors aussi caractérisée par une relative disparité quant à l’accessibilité scolaire.
She Yün assure au Sikkim la sélection, le soutien (financier, matériel, logistique…), voire l’encadrement et l’accompagnement extrascolaire (internat, appuis pédagogiques) des enfants vulnérables qui accèdent à son programme, quelle que soit leur ethnie, leur religion, leur langue ou leur genre. La difficulté topographique d’accessibilité des écoles justifie le régime d’internat proposé à la majorité des enfants accompagnés. Le rôle d’interface que joue She Yün entre les parents et l’école est fondamental dans ce contexte. Par ailleurs, à travers leur parcours scolaire, les enfants de familles vulnérables que nous soutenons accroissent leur maîtrise des langues véhiculaires administratives (anglais, nepali…) ; de ce fait, il n’est pas rare qu’ils puissent faciliter pour leurs parents, voire pour leur communauté, l’accès aux différents services auxquels ils ont droit. Ce rôle de ‘facilitateur d’accès aux droits’ constitue à nos yeux une plus-value indirecte du programme.
Enfin, She Yün est une organisation jeune qui avance vers son cap au rythme de son public (en 2023, les premiers enfants soutenus terminent l’enseignement secondaire). L’impact reste donc à évaluer.
1https://www.axl.cefan.ulaval.ca/EtatsNsouverains/inde-Sikkim.htm